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Tags: Avis | Fortis | Classique | D'aviation
15.12.2025 | 5 MIN
La marque Fortis m’avait longtemps échappé. J’en avais entendu parler et je l’avais aperçue au poignet de visiteurs lors de divers événements horlogers, mais je n’avais jamais eu l’occasion de vraiment découvrir ses montres. Jusqu’à aujourd’hui — avec le modèle Fortis Flieger F-39 Automatic, que j’ai enfin pu examiner de très près. Et j’étais curieux de voir si ces montres tenaient réellement leur réputation de vraies « montres-outils »…

Lorsque j’ai pris la Fortis Flieger F-39 en main pour la première fois, le niveau de finition m’a immédiatement surpris. Au premier regard, c’est une montre très simple, presque austère — sans surfaces polies ni ornements superflus. Et c’est précisément ce qui lui donne du caractère. Chaque arête et chaque surface ont leur raison d’être.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un « flieger » — une montre de pilote. Traditionnellement, ces montres répondent à plusieurs exigences fondamentales : un cadran sombre mat pour une lisibilité optimale, des chiffres et des aiguilles contrastés avec matière luminescente appliquée, et une douzième heure clairement marquée par le triangle caractéristique.

La plupart des montres de pilote sont assez grandes — généralement au‑delà de 44 mm, les modèles historiques étant souvent encore plus imposants. Fortis a ici choisi le compromis avec une version plus petite et nettement plus pratique de 39 mm, équilibrée et confortable. Elle ne gêne pas au poignet et, par sa taille, conviendra à la majorité.
En l’examinant de plus près, c’est surtout la lunette à second fuseau horaire qui a retenu mon attention. Et je dois dire que c’est elle qui rend la F-39 vraiment singulière à mes yeux. Contrairement aux lunettes usuelles à 60 ou 120 crans, celle‑ci avance par incréments d’une demi‑heure — une solution que je n’avais encore jamais rencontrée ailleurs.

Un détail qui montre clairement que les concepteurs de Fortis ont pensé à l’usage réel. La lunette est en outre légèrement proéminente, ce qui lui confère aussi une fonction protectrice : en cas de choc, elle préserve le verre.
Le verre est en saphir et Fortis mérite des éloges pour son excellent traitement antireflet appliqué sur les deux faces, grâce auquel le cadran s’exprime pleinement.

Le cadran est mat, avec une partie centrale finement brossée à la verticale. Tout autour, un rehaut légèrement surélevé accueille des index horaires revêtus de Super-LumiNova, que l’on retrouve également sur les aiguilles.

J’apprécie également le disque de date noir (sur les versions au cadran noir), qui n’altère pas la pureté d’ensemble — seul le 13 est mis en évidence en rouge, car Fortis considère le 13 comme son chiffre porte‑bonheur. La marque présente d’ailleurs traditionnellement ses nouveautés le 13 du mois.
Autre détail intéressant, la Synchroline placée à midi, pensée pour aider les pilotes à synchroniser précisément l’heure entre équipages.

Fidèle à sa philosophie de durabilité, Fortis fabrique le boîtier en acier recyclé. Un détail appréciable qui montre que la marque se soucie aussi de l’impact de sa production.

Le boîtier affiche une étanchéité de 200 m, ce qui est plus que respectable pour une montre de pilote. Fortis y parvient notamment grâce à une couronne dotée d’un triple joint, caractéristique de la marque.

La F-39 n’a donc pas peur de l’eau ni des environnements poussiéreux — exactement ce que l’on attend d’une authentique montre‑outil.
Un joli détail se cache également sur le fond de boîte. Fortis y a gravé un motif de pales d’avion en rotation et l’inscription « Ohne Flieger wäre der Himmel nur Luft » — que l’on peut traduire par « Sans les aviateurs, le ciel ne serait que de l’air. » Un clin d’œil qui referme symboliquement l’ensemble et rappelle l’origine comme la vocation de la montre : être un instrument pour ceux qui regardent le monde d’en haut.

La montre est livrée sur bracelet acier ou sur un bracelet en cuir de veau, qui m’a d’abord un peu déconcerté.

Fixé au boîtier par de solides barrettes vissées (ce que je perçois finalement comme un plus, compte tenu du caractère robuste de la montre), le bracelet était assez épais et paraissait très brut.
Au poignet, il m’a toutefois surpris dans le meilleur sens du terme. Le matériau est étonnamment souple et malléable, très confortable sur la durée, et l’on s’habitue vite à son aspect « brut ». En revanche, j’y vois un gros bémol : son entre‑cornes de 21 mm, qui limite fortement le choix de bracelets et de mailles de rechange à l’avenir. Pourquoi ? Est‑ce si difficile de proposer un boîtier avec un entre‑cornes de 20 mm ou 22 mm ?

La montre est animée par le calibre UW-30 — ce qui ne surprendra personne, puisqu’il s’agit en réalité de la bien connue Sellita SW200, elle‑même basée sur l’architecture de l’ETA 2824. Un mouvement fiable et éprouvé, à la fréquence de 28 800 a/h, doté du stop‑seconde, d’un remontage automatique bidirectionnel et d’une réserve de marche de 38 heures. Fortis joue ici la carte de la sécurité — une mécanique qui fonctionne et se révise facilement partout dans le monde.
Globalement, la Fortis Flieger F-39 Automatic me paraît être une montre à l’identité claire et au sens aigu du détail. Pratique, robuste et très lisible — exactement ce que l’on attend d’une véritable montre de pilote.
Chaque élément a ici sa raison d’être, du cadran mat à la lunette impeccablement réalisée, et Fortis prouve qu’elle sait encore concevoir de véritables montres-outils, alliant tradition, approche moderne, durabilité et usage quotidien. Si vous cherchez un compagnon fiable, à l’âme aéronautique et aux dimensions raisonnables, la F-39 ne vous décevra pas.
Source des photos : visuels officiels du fabricant
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